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Introduction

Une présomption est un processus de raisonnement par lequel, dans une certaine mesure, la preuve d'un fait (y compris l'absence prouvée d'un fait) est considérée comme la preuve d'un autre fait. Par exemple, A est un adulte, il est donc présumé qu'il est légalement capable.

Il existe une présomption de common law de « doli incapax », présumant que les enfants de moins de 14 ans ne sont pas capables d'être criminellement responsables. Cette présomption est confirmée dans la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.

Preuve du contraire

Voir également: Preuve du taux d'alcoolémie#Preuve du contraire

Tout passage du Code criminel qui commande une inférence factuelle à moins qu'il n'y ait « une preuve contraire » (ETTC) constitue une présomption obligatoire.

Par exemple, en vertu du par. 354(2), un numéro de série oblitéré d'un véhicule commande la déduction de la connaissance que l'article a été volé. En l'absence de preuve contraire, le tribunal n'a aucun pouvoir discrétionnaire et doit conclure à la connaissance.[1]

La preuve contraire « est une preuve qui n'est pas rejetée et qui soulève un doute raisonnable quant à l'existence du fait présumé. »[2] Toutefois, toute preuve rejetée ou à laquelle on ne prête pas foi n'est pas ETTC.[3]

Le juge ne doit pas considérer ETTC comme une preuve qui doit être acceptée, mais seulement comme une preuve qui est capable de soulever un doute.[4]

La norme ETTC ne crée pas de fardeau persuasif ou ultime selon la prépondérance des probabilités.[5]

La preuve acceptée qui démontre l'absence d'intention sur un élément essentiel de la conduite avec facultés affaiblies est ETTC.[6]

Ces dispositions du Code tendent à violer les droits garantis par l'al. 11b) de la Charte en transférant le fardeau de la preuve sur l'accusé. Cependant, elles peuvent demeurer en vigueur en vertu de l'art. 1 à titre de restriction raisonnable.[7]

Effet de la satisfaction de la disposition relative à la preuve du contraire

Lorsque l'accusé établit la preuve du contraire, il incombe alors à la poursuite de prouver l'élément hors de tout doute raisonnable.[8]

Infractions assorties d'une disposition relative à la preuve du contraire

L'expression « preuve contraire » est présente dans plusieurs infractions :[9]

  1. R c Boyle, 1983 CanLII 1804 (ON CA), 5 CCC (3d) 193, par Martin JA
  2. , ibid.
    R c Proudlock, 1978 CanLII 15 (CSC), [1979] 1 RCS 525, par Estey J
  3. , ibid., au p. 30
    R c Nolet (Charette) (1980), 4 MVR 265(*pas de liens CanLII) , par Martin JA, au p. 269
    R c Clarke, 2003 ABPC 26 (CanLII), 28 Alta LR (4th) 166, par Semenuk J, au para 17
  4. R c Tallon, 1992 ABCA 322 (CanLII), (1992) 135 AR 146, par Kerans JA
    R c Heisler, 1994 ABCA 337 (CanLII), (1995) MVR (3d) 305, par curiam
    Clarke, supra, au para 17
  5. R c Proudlock, 1978 CanLII 15 (CSC), [1979] 1 RCS 525, par Pigeon J, au p. 28
    R c Dubois, 1990 CanLII 2776 (QC CA), 62 CCC (3d) 90, par Fish JA, au p. 92
    R c Gibson, 1992 CanLII 2750 (SK CA), 72 CCC (3d) 28, par Bayda CJ, au p. 38
    Heisler, supra, au p. 307
    R c Oldhauser, (1998) AJ No 1323(*pas de liens CanLII) , par Berger JA, at paras 3 et 6
  6. Nolet, supra, au p. 269
    R c Campbell, 1974 CanLII 1502, , 17 CCC (2d) 320, par Martin JA
  7. p. ex. R c Downey, 1992 CanLII 109 (CSC), [1992] 2 RCS 10, par Cory J
  8. Proudlock, supra
    Campbell, supra
    Nolet, supra
  9. voir également Amendes

Fardeau inversé

Lorsqu'une présomption fait peser un fardeau inversé sur la défense, le fardeau doit toujours être fonction de la prépondérance des probabilités.[1]

Constitutionnalité d'une présomption de charge inversée

Une présomption de charge inversée est invalide lorsque la présomption (généralement prévue par la loi) établit un fait qui ne peut être raisonnablement déduit des faits prouvés.[2] Elle peut toutefois être maintenue lorsqu'elle est justifiée en vertu de l'article premier de la Charte.[3]

Fardeaux inversés qui ont été confirmés :

  • présomption de connaissance en cas de possession de biens volés[4]
  1. R c Tupper, 1967 CanLII 14 (CSC), [1967] RCS 589, par Juge Judson
    R c Appleby, 1971 CanLII 4 (CSC), [1972] RCS 303, par Juge Ritchie
  2. R c Oakes, 1983 CanLII 1850 (ON CA), 2 CCC (3d) 339, par curiam
  3. Voir Contestations constitutionnelles de lois
  4. R c Russell, 1983 CanLII 3491 (NSCA), 4 CCC (3d) 460, par Jones JA - la présomption ne viole pas l'art. 11(d)

Présomptions de common law

Une personne qui possède un bien volé est présumée en connaître la source.[1]

Une personne dont les facultés sont affaiblies par la drogue est présumée avoir été affaiblie volontairement, sauf preuve contraire.[2]

Il n'existe aucune présomption légale selon laquelle les personnes qui témoignent dans des procès criminels disent la vérité.[3]

  1. R c Kowlyk, 1988 CanLII 50 (CSC), [1988] 2 RCS 59, [1998] SCJ No 66, par McIntyre J
    R c Russell, 1983 CanLII 3491 (NSCA), 4 CCC (3d) 460, par Jones JA - la présomption ne viole pas l'art. 11(d)
  2. R c King, 1962 CanLII 16 (CSC), [1962] RCS 746
  3. R c Luciano, 2011 ONCA 89 (CanLII), 267 CCC (3d) 16, par Watt JA

Présomption de régularité

Voir également: Règle contre les attaques collatérales contre les ordonnances des tribunaux

La présomption de régularité (omnia presumuntur rite esse acta) dans la doctrine juridique qui crée une présomption qui contourne la preuve concernant l'exactitude et la création des documents et la régularité des actes des fonctionnaires.

La présomption de régularité stipule qu'une personne qui agit dans un rôle public est présumée avoir le droit de le faire.[1] Elle crée également une présomption réfutable selon laquelle les documents officiels, y compris les documents judiciaires ou les dossiers publics, sont exacts[2]

Pour que la présomption de régularité soit invoquée, il faut que les conditions suivantes soient réunies :[3]

  1. l'affaire est plus ou moins du passé et ne peut faire l'objet d'une preuve facile à obtenir ;
  2. elle implique une simple formalité ou un détail de procédure requis dans la routine d'un litige ou de l'action d'un fonctionnaire public ;
  3. elle implique dans une certaine mesure la sécurité de droits apparemment acquis, de sorte que la présomption servira à prévenir une incertitude malsaine ;
  4. que les circonstances de l'affaire en question ajoutent un élément de probabilité.

La présomption s'applique aux mentions figurant sur une information.[4]

  1. R c Bowell (1975), 27 CCC (2d) 311(*pas de liens CanLII)
  2. R c Mayan, 2014 MBQB 58 (CanLII), par Greenberg J, aux paras 15 à 19
  3. R c Molina, 2008 ONCA 212 (CanLII), 231 CCC (3d) 193, par Blair JA, au para 12 citant Wigmore
  4. R c LO, 2008 ONCA 830 (CanLII), par curiam, au para 5

Présomptions légales

Avec la présomption de santé mentale, la défense doit prouver l'absence de santé mentale selon la prépondérance des probabilités.[1]La même norme s'applique si elle est invoquée par la Couronne.[2]

  1. R c Hebert, 1954 CanLII 48 (CSC), [1955] RCS 120, par Kerwin CJ
    R c Smyth, 1940 CanLII 384 (CSC), [1941] RCS 17, par Duff CJ
  2. R c Simpson, 1977 CanLII 1142 (ON CA), 35 CCC (2d) 337, par Martin JA

Présomptions constitutionnelles

Voir également