Obligation de l'accusé d'être présent pendant la procédure
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Principes généraux
Comparution autre que le procès
En général, l'accusé est censé être présent pendant les procédures engagées contre lui. Il doit être présent à son procès, mais peut se faire représenter pour des questions hors procès.[1]
En vertu de la partie XVI, Obligation de comparaître devant un juge et mise en liberté provisoire, l'art. 502.1 se lit comme suit :
Comparution du prévenu
502.1 (1) Sauf disposition contraire de la présente partie, le prévenu qui est tenu de comparaître dans le cadre d’une procédure visée par la présente partie le fait en personne, mais peut comparaître par audioconférence ou par vidéoconférence si des arrangements à cet égard ont été pris au préalable avec le tribunal et que ceux-ci satisfont le juge de paix.
Note marginale :Témoin au Canada
(2) Malgré l’article 714.1, le témoin qui se trouve au Canada et qui est tenu de déposer dans le cadre d’une procédure visée par la présente partie peut le faire, si le juge de paix l’estime indiqué, par audioconférence ou par vidéoconférence.
Note marginale :Témoin à l’étranger
(3) Il est entendu que les articles 714.2 à 714.8 s’appliquent lorsqu’un témoin qui se trouve à l’étranger dépose dans le cadre d’une procédure visée par la présente partie.
Note marginale :Participants
(4) Tout participant, au sens du paragraphe 715.25(1), qui participe à une procédure visée par la présente partie le fait en personne, mais peut participer par audioconférence ou par vidéoconférence si le juge de paix l’estime indiqué.
Note marginale :Juge de paix
(5) Le juge de paix qui préside une procédure visée par la présente partie le fait en personne, mais peut présider par audioconférence ou par vidéoconférence s’il l’estime nécessaire dans les circonstances.
2019, ch. 25, art. 2162022, ch. 17, art. 30(A)
[annotation(s) ajoutée(s)]
This provision came into force on 18 décembre 2019.
- ↑
art. 650(1) exige la présence au procès
art. 650.01 permet à un avocat de comparaître au nom de l'accusé pour des questions hors procès
Présence de l'accusé au procès
En vertu des articles 650(1) (actes criminels) et 800(2) (affaires sommaires), l'accusé doit être présent pendant toute la durée de son procès.
L'article 650 énonce l'exigence de base selon laquelle l'accusé doit être présent à son procès dans une affaire criminelle ainsi que les exceptions et autres aménagements autorisés. L'article stipule :
- Présence de l’accusé
650 (1) Sous réserve des paragraphes (1.1) et (2) et de l’article 650.01, l’accusé, autre qu’une organisation, doit être présent au tribunal pendant tout son procès, soit en personne, soit, lorsque autorisé conformément à l’un des articles 715.231 à 715.241, par audioconférence ou vidéoconférence.
[omis (1.1) and (2)]
- Droit de présenter sa défense
(3) Un accusé a droit, après que la poursuite a terminé son exposé, de présenter, personnellement ou par avocat, une pleine réponse et défense.
L.R. (1985), ch. C-46, art. 6501991, ch. 43, art. 91994, ch. 44, art. 611997, ch. 18, art. 772002, ch. 13, art. 602003, ch. 21, art. 122019, ch. 25, art. 2742022, ch. 17, art. 39
[annotation(s) ajoutée(s)]
L'article 650 protège le « droit fondamental » et le « devoir » d'être présent au procès.[1] La violation de cet article entraînera généralement la nullité du procès, indépendamment du fait qu'un préjudice ait été causé.[2] Les avocats ne sont pas autorisés à renoncer à cette exigence.[3]
L'interdiction est plus clémente dans certaines circonstances. L'absence de l'accusé lors des plaidoiries de l'avocat sur une question d'admissibilité, en l'absence de préjudice, peut être considérée comme une irrégularité de procédure et ne pas nécessiter la tenue d'un nouveau procès.[4]
- Objet de l'art. 650
L'obligation de comparaître en personne au procès a deux objectifs. Premièrement, elle permet à l'accusé d'entendre la preuve afin de « présenter une défense ». Deuxièmement, l'accusé est en mesure de constater « que la procédure appropriée est suivie et que le procès est équitable ».[5]
Elle respecte en outre le « droit de l’accusé à participer pleinement à la procédure ».[6]
- Sens de « présence »
La présence comprend la présence lors de la détermination de la peine.[7]
La présence comprend le fait d'avoir une « capacité mentale suffisante pour participer aux procédures de manière significative »[8]
Une procédure contre un accusé qui n'est pas « mentalement présent » équivaut à une procédure in absentia.[9]
- Charte et article 650
Lorsqu'il y a violation de l'art. 650, cela peut également équivaloir à une violation de l'art. 7 et de l'al. 11d)du Charte canadienne des droits et libertés. Une violation de la Charte ne peut être considérée comme une irrégularité procédurale.[10]
- Historique
Cette exigence légale a été établie pour la première fois dans le Code criminel de 1954.[11]
- ↑
R c Edwardsen, 2019 BCCA 259 (CanLII), par Harris JA (3:0), au para 9 ("...the right of the accused to be present at trial is a fundamental right protected by s. 650 of the Criminal Code, R.S.C. 1985, c. C-46.")
R c D, 1982 CanLII 3324 (ON CA), 68 CCC (2d) 13, par Martin JA, au para 23 ("Mr. Doherty for the Crown in a most able argument did not dispute the general proposition that, subject to certain exceptions, an accused has not only an absolute right, but a duty, to be present at his trial.") R c Barrow, 1987 CanLII 11 (SCC), [1987] 2 SCR 694, par Dickson CJ, au para 38 - ↑ R c Meunier, 1966 CanLII 50 (CSC), [1966] RCS 399
- ↑ R c Dumont, Bellegarde and Yuzicappi, 1984 CanLII 2432 (SK CA), 35 Sask R 112, par Hall JA, au para 5 ("The provisions of s. 577(1) cannot be waived by counsel. Under these circumstances the convictions must be set aside and a new trial ordered.")
- ↑ R c Mohebtash, 2007 BCCA 307 (CanLII), 220 CCC (3d) 244, par Hall JA, au para 14 ("In my opinion, the short absences of the appellant from the courtroom while legal argument occurred in his absence were of no particular moment in these trial proceedings. I cannot think that a fair‑minded and knowledgeable observer would have any belief that what occurred here had any capacity to work an injustice upon this appellant. I entirely agree with the comment of trial counsel for the appellant that there was no prejudice caused by the events to the appellant. What occurred here was within the terms of s. 686(1)(b)(iv), a procedural irregularity at trial that occasioned no prejudice to the appellant. In those circumstances, I would invoke the provisions of that section.")
- ↑ R c Chan, 2002 ABQB 866 (CanLII), 169 CCC (3d) 419, par Sulyma J, au para 35
- ↑ R c Reale, 1973 CanLII 55 (ON CA), [1973] 3 OR 905, 13 CCC (2d) 345 (Ont CA), par curiam
- ↑ R c Hertrich, 1982 CanLII 3307 (ON CA), 67 CCC (2d) 510, par Martin JA
- ↑
jv8d9, par Campbell J
R c Taylor, 1992 CanLII 7412 (ON CA), [1992] O.J. Non. 2394, par Lacourciere J, au para 50
- ↑ CWW, supra, au para 53 R c Walker, 2019 ONCA 765 (CanLII), par Fairburn J, au para 44
- ↑ R c Dedam, 2018 NBCA 52 (CanLII), 364 CCC (3d) 360, par Quigg JA
- ↑ R c Pazder, 2015 ABQB 493 (CanLII), 21 Alta LR (6th) 130, par Germain J, au para 243
Qu'est-ce qu'un « procès »
Le sens du terme « procès » est large et peut désigner toute procédure faisant partie du « processus judiciaire visant à déterminer la culpabilité ou l'innocence de l'accusé » ainsi que la peine.[1]Le facteur clé est de savoir si la procédure impliquait les « intérêts vitaux » de l'accusé.[2]
- Intérêts vitaux
Les discussions en chambre sans l'accusé sur certaines questions de sélection du jury sont de nature préliminaire et ne mettent donc pas en jeu les « intérêts vitaux » de l'accusé.[3]
Cela peut inclure toute « partie normale du processus judiciaire » consistant à « déterminer la culpabilité ».[4]
En vertu des paragraphes 650(1.1) et (1.2), le tribunal peut ordonner que l'accusé comparaisse par liaison vidéo lorsque toutes les parties y consentent. Cela peut inclure des parties du procès où les preuves ne sont pas recueillies tant qu'il existe un moyen pour l'avocat de la défense de consulter son client.
Le tribunal peut exclure l'accusé de son procès en vertu du paragraphe 650(2) dans trois situations : 1) lorsque l'accusé « se conduit mal en interrompant les procédures » à un point tel qu'il serait impossible de continuer ; 2) lorsque le tribunal estime que cela est « approprié » ; ou 3) lorsque la présence de l'accusé peut avoir un effet négatif sur sa santé mentale lors d'une audience sur l'aptitude.
Exemples Voici des exemples qui font « partie du processus judiciaire » :[5]
- la mise en accusation et le plaidoyer,
- la constitution du jury,
- la réception des preuves (y compris les procédures de voir dire concernant l'admissibilité des preuves),
- les décisions sur les preuves,
- les arguments des avocats,
- les exposés des avocats au jury,
- l'exposé du juge, y compris les demandes du jury pour des instructions supplémentaires,
- la réception du verdict et
- l'imposition de la peine si l'accusé est reconnu coupable.
(les discussions ont eu lieu sans la présence de l'accusé, mais elles ont été résumées devant l'accusé et finalisées seulement en sa présence.)
R c Dunbar, 1982 CanLII 3324 (ON CA), 68 CCC (2d) 13, par Martin JA
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Cela peut inclure toute « partie normale du processus judiciaire » consistant à « déterminer la culpabilité ».[6]
En vertu des paragraphes 650(1.1) et (1.2), le tribunal peut ordonner que l'accusé comparaisse par liaison vidéo lorsque toutes les parties y consentent. Cela peut inclure des parties du procès où les preuves ne sont pas recueillies tant qu'il existe un moyen pour l'avocat de la défense de consulter son client.
Le tribunal peut exclure l'accusé de son procès en vertu du paragraphe 650(2) dans trois situations : 1) lorsque l'accusé « se conduit mal en interrompant les procédures » à un point tel qu'il serait impossible de continuer ; 2) lorsque le tribunal estime que cela est « approprié » ; ou 3) lorsque la présence de l'accusé peut avoir un effet négatif sur sa santé mentale lors d'une audience sur l'aptitude.
Exemples Voici des exemples qui font « partie du processus judiciaire » :[7]
- la mise en accusation et le plaidoyer,
- la constitution du jury,
- la réception des preuves (y compris les procédures de voir dire concernant l'admissibilité des preuves),
- les décisions sur les preuves,
- les arguments des avocats,
- les exposés des avocats au jury,
- l'exposé du juge, y compris les demandes du jury pour des instructions supplémentaires,
- la réception du verdict et
- l'imposition de la peine si l'accusé est reconnu coupable.
R c Edwardsen, 2019 BCCA 259 (CanLII), par Harris JA (3:0), au para 9 ("... a voir dire is part of the trial. For the purposes of s. 650 of the Code, there is no distinction between receiving evidence on a voir dire and receiving evidence at the trial proper. Mr. Edwardsen had the same right to be present for the evidence led on the voir dire as he had for any part of the trial.")
R c Ali, Boparai, Khan & Malonga-Massamba, 2020 BCSC 996 (CanLII), par Ehrcke J, au para 10 ("For the purposes of s. 650, a voir dire is considered part of the trial")
</ref>
- ↑ R c Sinclair, 2013 ONCA 64 (CanLII), 300 CCC (3d) 69, par Rouleau JA, au para 15 : cite de nombreux exemples
- ↑
, ibid., au para 15
R c Vezina; R v Cote, 1986 CanLII 93 (SCC), [1986] 1 SCR 2, par Lamer J
- ↑
Sinclair, supra, au para 17 (les discussions ont eu lieu sans la présence de l'accusé, mais elles ont été résumées devant l'accusé et finalisées seulement en sa présence.)
R c Dunbar, 1982 CanLII 3324 (ON CA), 68 CCC (2d) 13, par Martin JA
- ↑ R c Hertrich, 1982 CanLII 3307 (ON CA), [1982] OJ No 496, 67 CCC (2d) 510 (CA), au para 50
- ↑ Hertrich, supra
- ↑ R c Hertrich, 1982 CanLII 3307 (ON CA), [1982] OJ No 496, 67 CCC (2d) 510 (CA), au para 50
- ↑ Hertrich, supra
Exception
650
[omis (1) and (1.1)]
- Exceptions
(2) The court may
- (a) cause the accused to be removed and to be kept out of court, where he misconducts himself by interrupting the proceedings so that to continue the proceedings in his presence would not be feasible;
- (b) permit the accused to be out of court during the whole or any part of his trial on such conditions as the court considers proper; or
- (c) cause the accused to be removed and to be kept out of court during the trial of an issue as to whether the accused is unfit to stand trial, where it is satisfied that failure to do so might have an adverse effect on the mental condition of the accused.
[omis (3)]
R.S., 1985, c. C-46, s. 650; 1991, c. 43, s. 9; 1994, c. 44, s. 61; 1997, c. 18, s. 77; 2002, c. 13, s. 60; 2003, c. 21, s. 12; 2019, c. 25, s. 274; 2022, c. 17, s. 39.
[annotation(s) ajoutée(s)]
Whether to excuse an accused from attending is a matter of judicial discretion and should be considered on its own merits.[1]
Considerations should include:[2]
- whether the accused was "fully aware of the consequences of his decision";
- whether the court is content the counsel will represent the interests of the accused;
- not acting under compulsions to avoid delay.
Historically, the exceptions listed in s. 650(2)(b) are applied with restraint.[3]
An accused can waive his right to be present at trial, and be permitted to be excluded under s. 650(2)(b), where the court is satisfied that the wavier is "informed, clear, and unequivocal."[4]
- ↑ R c Drabinsky, 2008 CanLII 40225 (ON SC), 235 CCC (3d) 350, par Benotto J, au para 12
- ↑ , ibid., au para 12
- ↑
R c Ali, Boparai, Khan & Malonga-Massamba, 2020 BCSC 996 (CanLII), par Ehrcke J, au para 13 ("Although the plain wording of s. 650(2)(b) would appear to create an open-ended discretion, historically, the section has been applied with restraint.")
R c Pazder, 2015 ABQB 493 (CanLII), 21 Alta LR (6th) 130, par Germain J, au para 241 ("As is obvious from this survey, the first fundamental principle is that Criminal Code, s 650(2)(b) should only be used sparingly, and with caution. An accused’s absence should only occur where there is a valid and legitimate reason that does not offend public policy, and that is beneficial to the accused without prejudicing the fair trial rights of the accused and other trial participants.") - ↑ Ali, supra
Remedy
Where there is a part of the trial without the presence of the accused as a procedural irregularity, it may be cured under s. 686(1)(b)(iv), particularly where there is no prejudice or unfairness against the accused.[1]
- ↑ Sinclair, supra
Summary Offences
In Part XXVII concerning summary convictions, s. 800 reads:
- When both parties appear
800 (1) Where the prosecutor and defendant appear for the trial, the summary conviction court shall proceed to hold the trial.
- Counsel or agent
(2) A defendant may appear personally or by counsel or agent, but the summary conviction court may require the defendant to appear personally and may, if it thinks fit, issue a warrant in Form 7 for the arrest of the defendant and adjourn the trial to await his appearance pursuant thereto.
(2.1) [Repealed, 2022, c. 17, s. 53]
[omis (3)]
R.S., 1985, c. C-46, s. 800; 1997, c. 18, s. 111; 2003, c. 21, s. 21; 2019, c. 25, s. 317; 2022, c. 17, s. 53.