« Caractère suffisant des motifs » : différence entre les versions
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{{voir aussi|Appel pour erreur judiciaire|Appel pour erreur de droit|Rôle du juge de première instance}} | {{voir aussi|Appel pour erreur judiciaire|Appel pour erreur de droit|Rôle du juge de première instance}} | ||
L'examen en appel des motifs de la décision doit être effectué « fonctionnellement » et « contextuellement ».<ref>{{CanLIIR|GF|jfwh1|2021 CSC 20 (CanLII)}}{{perSCC|Karakatsanis J}}{{atL|jfwh1|76}}<br> | L'examen en appel des motifs de la décision doit être effectué « fonctionnellement » et {{Tr}}« contextuellement ».<ref>{{CanLIIR|GF|jfwh1|2021 CSC 20 (CanLII)}}{{perSCC|Karakatsanis J}}{{atL|jfwh1|76}}<br> | ||
{{CanLIIR|Sheppard| | {{CanLIIR|Sheppard|51t5|2002 CSC 26 (CanLII)|[2002] 1 RCS 869}}{{perSCC-H|Binnie J}} | ||
</ref> | </ref> | ||
Cela peut inclure de garder la « question fondamentale » de la culpabilité comme « objectif central » de l’analyse.<ref> | Cela peut inclure de garder la {{Tr}}« question fondamentale » de la culpabilité comme {{Tr}}« objectif central » de l’analyse.<ref> | ||
{{CanLIIR|Preston|jsrn5|2022 NSCA 66 (CanLII)}}{{perNSCA|Derrick JA}}{{atL|jsrn5|66}} | {{CanLIIR|Preston|jsrn5|2022 NSCA 66 (CanLII)}}{{perNSCA|Derrick JA}}{{atL|jsrn5|66}} | ||
</ref> | </ref> | ||
Le juge du procès doit considérer la preuve « dans son ensemble », sous peine de commettre une erreur de droit.<ref> | Le juge du procès doit considérer la preuve {{Tr}}« dans son ensemble », sous peine de commettre une erreur de droit.<ref> | ||
{{CanLIIR|JMH|fnbb1|2011 CSC 45 (CanLII)}}{{perSCC-H|Cromwell J}}{{AtL|fnbb1|31}}<Br> | {{CanLIIR|JMH|fnbb1|2011 CSC 45 (CanLII)}}{{perSCC-H|Cromwell J}}{{AtL|fnbb1|31}}<Br> | ||
{{CanLIIRP|Morin|1fs8t|1992 CanLII 40 (CSC)|[1992] 3 RCS 286}} 1992 CarswellAlta 276 at 296{{fix}}<br> | {{CanLIIRP|Morin|1fs8t|1992 CanLII 40 (CSC)|[1992] 3 RCS 286}} 1992 CarswellAlta 276 at 296{{fix}}<br> | ||
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</ref> | </ref> | ||
L'accusé peut faire appel d'un verdict au motif que les motifs de la Cour étaient insuffisants. Le caractère suffisant des motifs ne constitue pas un moyen d'appel « autonome ». Il s'agit plutôt d'un élément d'un motif d'appel relatif au "verdict raisonnable" prévu à l'art. 686(1)(a)(i) ou pour une « erreur judiciaire » en vertu du par. 686(1)(a)(iii).<ref> | L'accusé peut faire appel d'un verdict au motif que les motifs de la Cour étaient insuffisants. Le caractère suffisant des motifs ne constitue pas un moyen d'appel {{Tr}}« autonome ». Il s'agit plutôt d'un élément d'un motif d'appel relatif au "verdict raisonnable" prévu à l'art. 686(1)(a)(i) ou pour une {{Tr}}« erreur judiciaire » en vertu du par. 686(1)(a)(iii).<ref> | ||
see {{CanLIIRP|Sheppard| | see {{CanLIIRP|Sheppard|51t5|2002 CSC 26 (CanLII)|[2002] 1 RCS 869}}{{perSCC-H|Binnie J}}<Br> | ||
{{CanLIIRP|Wigle|2507p|2009 ONCA 604 (CanLII)|252 OAC 209}}{{perONCA|Lang JA}}<Br> | {{CanLIIRP|Wigle|2507p|2009 ONCA 604 (CanLII)|252 OAC 209}}{{perONCA|Lang JA}}<Br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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{{CanLIIRP|JR|g6qz3|2014 QCCA 869 (CanLII)|11 CR (7th) 409}}{{perQCCA|Hesler JA}}{{atL|g6qz3|26}}<br> | {{CanLIIRP|JR|g6qz3|2014 QCCA 869 (CanLII)|11 CR (7th) 409}}{{perQCCA|Hesler JA}}{{atL|g6qz3|26}}<br> | ||
{{CanLIIRP|Burns|1frvk|1994 CanLII 127 (CSC)|[1994] 1 RCS 656}}{{perSCC-H|McLachlin J}}<Br></ref> | {{CanLIIRP|Burns|1frvk|1994 CanLII 127 (CSC)|[1994] 1 RCS 656}}{{perSCC-H|McLachlin J}}<Br></ref> | ||
Le besoin de raisons est mis en balance avec le danger de « ralentir considérablement le système de justice ».<ref> | Le besoin de raisons est mis en balance avec le danger de {{Tr}}« ralentir considérablement le système de justice ».<ref> | ||
{{ibid1|Brûlures}} | {{ibid1|Brûlures}} | ||
</ref> | </ref> | ||
Les juges exposent quotidiennement leurs motifs oralement, limitant souvent leurs motifs aux points essentiels. Un tribunal de révision ne peut pas « exiger d’eux qu’ils expliquent en détail le processus qu’ils ont suivi pour parvenir à un verdict ».<ref> | Les juges exposent quotidiennement leurs motifs oralement, limitant souvent leurs motifs aux points essentiels. Un tribunal de révision ne peut pas {{Tr}}« exiger d’eux qu’ils expliquent en détail le processus qu’ils ont suivi pour parvenir à un verdict ».<ref> | ||
{{CanLIIRP|Boucher| | {{CanLIIRP|Boucher|1m3f1|2005 CSC 72 (CanLII)|[2005] 3 RCS 499}}{{perSCC|Deschamps J}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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; Fardeau | ; Fardeau | ||
Il incombe à l'appelant de démontrer que le juge n'a pas suffisamment motivé.<ref> | Il incombe à l'appelant de démontrer que le juge n'a pas suffisamment motivé.<ref> | ||
{{supra1|Sheppard}}{{AtL| | {{supra1|Sheppard}}{{AtL|51t5|54}}<br> | ||
{{supra1|JR}}{{atL|g6qz3|26}}</ref> | {{supra1|JR}}{{atL|g6qz3|26}}</ref> | ||
; Norme de preuve de l'insuffisance | ; Norme de preuve de l'insuffisance | ||
La norme de contrôle relative à l'insuffisance des motifs est celle du « caractère suffisant ». Les motifs seront adéquats « si, lus dans leur contexte global, ils remplissent le triple objectif d’informer les parties du fondement du verdict, d’assurer la responsabilité publique et de permettre un appel significatif. »<ref> | La norme de contrôle relative à l'insuffisance des motifs est celle du {{Tr}}« caractère suffisant ». Les motifs seront adéquats {{Tr}}« si, lus dans leur contexte global, ils remplissent le triple objectif d’informer les parties du fondement du verdict, d’assurer la responsabilité publique et de permettre un appel significatif. »<ref> | ||
{{CanLIIRP|Oddleifson|29tj0|2010 MBCA 44 (CanLII)|256 CCC (3d) 317}}{{perMBCA|Chartier JA}}{{atL|29tj0|30}}<br> | {{CanLIIRP|Oddleifson|29tj0|2010 MBCA 44 (CanLII)|256 CCC (3d) 317}}{{perMBCA|Chartier JA}}{{atL|29tj0|30}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
La « question centrale pour déterminer si les motifs du juge du procès sont suffisants est de savoir si les motifs, lus dans leur contexte, démontrent pourquoi le juge a décidé comme il l’a fait. »<ref> | La {{Tr}}« question centrale pour déterminer si les motifs du juge du procès sont suffisants est de savoir si les motifs, lus dans leur contexte, démontrent pourquoi le juge a décidé comme il l’a fait. »<ref> | ||
{{CanLIIRP|Vuradin|fzfq2|2013 CSC 38 (CanLII)|[2013] 2 RCS 639}}{{perSCC|Karakatsanis J}} (5:0) | {{CanLIIRP|Vuradin|fzfq2|2013 CSC 38 (CanLII)|[2013] 2 RCS 639}}{{perSCC|Karakatsanis J}} (5:0) | ||
</ref> | </ref> | ||
Le juge doit seulement démontrer « qu'il a saisi les enjeux ainsi définis par la défense ».<ref> | Le juge doit seulement démontrer {{Tr}}« qu'il a saisi les enjeux ainsi définis par la défense ».<ref> | ||
{{CanLIIRP|Ali|gk9gn|2015 BCCA 333 (CanLII)|326 CCC (3d) 408}}{{perBCCA|Stromberg-Stein JA}}{{atL|gk9gn|14}}<br> | {{CanLIIRP|Ali|gk9gn|2015 BCCA 333 (CanLII)|326 CCC (3d) 408}}{{perBCCA|Stromberg-Stein JA}}{{atL|gk9gn|14}}<br> | ||
{{supra1|Sheppard}}{{AtL| | {{supra1|Sheppard}}{{AtL|51t5|25}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Pour former un moyen d'appel valable, l'appelant doit démontrer que 1) les raisons étaient insuffisantes et 2) que le défaut a créé "un préjudice à l'exercice de son droit légal de faire appel dans une affaire pénale"<ref> | Pour former un moyen d'appel valable, l'appelant doit démontrer que 1) les raisons étaient insuffisantes et 2) que le défaut a créé "un préjudice à l'exercice de son droit légal de faire appel dans une affaire pénale"<ref> | ||
{{supra1|Sheppard}}{{AtL| | {{supra1|Sheppard}}{{AtL|51t5|33}} (“not only that there is a deficiency in the reasons, but that this deficiency has occasioned prejudice to the exercise of his or her legal right to an appeal in a criminal case”)<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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{{CanLIIRx|Cote|gvwkp|2016 ABCA 387 (CanLII)}}{{perABCA| Veldhuis JA}}{{atL|gvwkp|13}}<br> | {{CanLIIRx|Cote|gvwkp|2016 ABCA 387 (CanLII)}}{{perABCA| Veldhuis JA}}{{atL|gvwkp|13}}<br> | ||
{{CanLIIRP|Anderson|fxcwd|2013 ABCA 160 (CanLII)|553 AR 72}}{{TheCourtABCA}}{{atL|fxcwd|13}}<Br> | {{CanLIIRP|Anderson|fxcwd|2013 ABCA 160 (CanLII)|553 AR 72}}{{TheCourtABCA}}{{atL|fxcwd|13}}<Br> | ||
{{CanLIIRP|Beals|1z9np|1993 CanLII 5636 (NSCA)|, [1993] NSJ No 436}}{{perNSCA|Hallett JA}}{{atsL|1z9np|16|}} | {{CanLIIRP|Beals|1z9np|1993 CanLII 5636 (NSCA)|, [1993] NSJ No 436}}{{perNSCA|Hallett JA}}{{atsL|1z9np|16|}} et {{atsL-np|1z9np|29|}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
; Copie judiciaire | ; Copie judiciaire | ||
La copie judiciaire est une pratique « ancienne » et acceptable. Cependant, si la copie « conduisait une personne raisonnable, et compte tenu de toutes les circonstances pertinentes, à conclure que le processus décisionnel était fondamentalement inéquitable » du fait que le juge n'a pas réfléchi aux faits, aux arguments et aux questions en jeu et prendre une décision « impartiale » et « indépendante », alors la décision peut être annulée.<Ref> | La copie judiciaire est une pratique {{Tr}}« ancienne » et acceptable. Cependant, si la copie {{Tr}}« conduisait une personne raisonnable, et compte tenu de toutes les circonstances pertinentes, à conclure que le processus décisionnel était fondamentalement inéquitable » du fait que le juge n'a pas réfléchi aux faits, aux arguments et aux questions en jeu et prendre une décision {{Tr}}« impartiale » et {{Tr}}« indépendante », alors la décision peut être annulée.<Ref> | ||
{{supra1|Cojocaru}} | {{supra1|Cojocaru}} | ||
</ref> | </ref> | ||
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==Éléments nécessaires== | ==Éléments nécessaires== | ||
Les motifs du jugement seront suffisants lorsque les motifs « lus dans leur contexte montrent pourquoi le juge a décidé comme il l'a fait » sur les chefs d'accusation appropriés.<ref> | Les motifs du jugement seront suffisants lorsque les motifs {{Tr}}« lus dans leur contexte montrent pourquoi le juge a décidé comme il l'a fait » sur les chefs d'accusation appropriés.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Vuradin|fzfq2|2013 CSC 38 (CanLII)|[2013] 2 RCS 639}}{{perSCC|Karakatsanis J}}{{atL|fzfq2|15}}<br> | {{CanLIIRP|Vuradin|fzfq2|2013 CSC 38 (CanLII)|[2013] 2 RCS 639}}{{perSCC|Karakatsanis J}}{{atL|fzfq2|15}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Le juge est tenu de motiver sa décision concernant le verdict.<ref> | Le juge est tenu de motiver sa décision concernant le verdict.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Sheppard| | {{CanLIIRP|Sheppard|51t5|2002 CSC 26 (CanLII)|[2002] 1 RCS 869}}{{perSCC-H|Binnie J}}{{atL|51t5|55}} <br> | ||
{{CanLIIRPC|Pitts v Ontario|g1d13|1985 CanLII 2053 (ONSC)|51 OR (2d) 302}}{{perONSC| Reid J}}{{atp|311}}<br> | {{CanLIIRPC|Pitts v Ontario|g1d13|1985 CanLII 2053 (ONSC)|51 OR (2d) 302}}{{perONSC| Reid J}}{{atp|311}}<br> | ||
{{CanLIIRP|Kendall|1l14h|2005 CanLII 21349 (ON CA)|, [2005] O.J. No. 2457 (CA)}}{{perONCA| Cronk JA}} <br> | {{CanLIIRP|Kendall|1l14h|2005 CanLII 21349 (ON CA)|, [2005] O.J. No. 2457 (CA)}}{{perONCA| Cronk JA}} <br> | ||
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Un jugement est suffisant si, « lu dans son contexte, il montre pourquoi le juge a décidé comme il l'a fait ».<ref> | Un jugement est suffisant si, « lu dans son contexte, il montre pourquoi le juge a décidé comme il l'a fait ».<ref> | ||
{{supra1|Vuradin}}{{atL|fzfq2|12}}<br> | {{supra1|Vuradin}}{{atL|fzfq2|12}}<br> | ||
{{CanLIIRP|REM| | {{CanLIIRP|REM|20xm7|2008 CSC 51 (CanLII)|[2008] 3 RCS 3}}{{perSCC-H|McLachlin CJ}}{{atL|20xm7|17}}<br> | ||
{{CanLIIR-N|AA|, [2015] O.J. No. 4016}}{{at-|116}}<br> | {{CanLIIR-N|AA|, [2015] O.J. No. 4016}}{{at-|116}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
L'examen en appel doit adopter une « approche fonctionnelle » lorsqu'il s'agit d'examiner le caractère suffisant des motifs.<ref> | L'examen en appel doit adopter une {{Tr}}« approche fonctionnelle » lorsqu'il s'agit d'examiner le caractère suffisant des motifs.<ref> | ||
{{supra1|Vuradin}}{{atL|fzfq2|10}}<Br> | {{supra1|Vuradin}}{{atL|fzfq2|10}}<Br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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</ref> | </ref> | ||
Dans une affaire qui repose sur la détermination de la crédibilité, les motifs doivent être « examinés à la lumière de la déférence accordée aux juges de première instance quant aux conclusions sur la crédibilité ».<ref> | Dans une affaire qui repose sur la détermination de la crédibilité, les motifs doivent être {{Tr}}« examinés à la lumière de la déférence accordée aux juges de première instance quant aux conclusions sur la crédibilité ».<ref> | ||
{{CanLIIRP|Dinardo|1wtt3|2008 CSC 24 (CanLII)|[2008] 1 RCS 788}}{{perSCC|Charron J}}{{atL|1wtt|26}}<Br> | {{CanLIIRP|Dinardo|1wtt3|2008 CSC 24 (CanLII)|[2008] 1 RCS 788}}{{perSCC|Charron J}}{{atL|1wtt|26}}<Br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Une intervention sur cette base pour les cas de crédibilité devrait être « rare ».<ref> | Une intervention sur cette base pour les cas de crédibilité devrait être {{Tr}}« rare ».<ref> | ||
{{ibid1|Dinardo}}{{atL|1wtt|26}}<br> | {{ibid1|Dinardo}}{{atL|1wtt|26}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
En l'absence d'une « erreur manifeste et dominante de la part du juge du procès », la perception du juge doit être respectée.<ref> | En l'absence d'une {{Tr}}« erreur manifeste et dominante de la part du juge du procès », la perception du juge doit être respectée.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Gagnon|1n54q|2006 CSC 17 (CanLII)|[2006] 1 RCS 621}}{{perSCC|Bastarache and Abella JJ}}{{atL|1n54q|20}}<Br> | {{CanLIIRP|Gagnon|1n54q|2006 CSC 17 (CanLII)|[2006] 1 RCS 621}}{{perSCC|Bastarache and Abella JJ}}{{atL|1n54q|20}}<Br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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{{CanLIIRP|JJRD|1q36m|2006 CanLII 40088 (ON CA)|215 CCC (3d) 252}}{{perONCA-H|Doherty JA}}{{atL|1q36m|35}}</ref> | {{CanLIIRP|JJRD|1q36m|2006 CanLII 40088 (ON CA)|215 CCC (3d) 252}}{{perONCA-H|Doherty JA}}{{atL|1q36m|35}}</ref> | ||
Un verdict doit être fondé exclusivement sur les preuves admissibles entendues au procès. Si un juge du procès a mal interprété la preuve, y compris en recourant à des éléments dont il ne disposait pas, et que ces erreurs « jouent un rôle essentiel dans le raisonnement menant à une déclaration de culpabilité, alors… la déclaration de culpabilité de l'accusé n'est pas fondée exclusivement sur la preuve et n'est pas un « vrai » verdict ». | Un verdict doit être fondé exclusivement sur les preuves admissibles entendues au procès. Si un juge du procès a mal interprété la preuve, y compris en recourant à des éléments dont il ne disposait pas, et que ces erreurs {{Tr}}« jouent un rôle essentiel dans le raisonnement menant à une déclaration de culpabilité, alors… la déclaration de culpabilité de l'accusé n'est pas fondée exclusivement sur la preuve et n'est pas un {{Tr}}« vrai » verdict ». | ||
<ref> | <ref> | ||
{{CanLIIRP|Morrissey|6jtj|1995 CanLII 3498 (ON CA)|97 CCC (3d) 193}}{{perONCA-H|Doherty JA}}{{atp|541}}<br> | {{CanLIIRP|Morrissey|6jtj|1995 CanLII 3498 (ON CA)|97 CCC (3d) 193}}{{perONCA-H|Doherty JA}}{{atp|541}}<br> | ||
{{CanLIIRP|Lohrer| | {{CanLIIRP|Lohrer|1jx8p|2004 CSC 80 (CanLII)|[2004] 3 RCS 732}}{{perSCC-H|Binnie J}}{{atsL|1jx8p|2| à 3}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
; Crédibilité | ; Crédibilité | ||
Concernant les conclusions concernant la crédibilité, l'analyse « devrait être axée sur la question de savoir si les motifs répondent aux enjeux actuels de l'affaire, compte tenu de la preuve dans son ensemble et des arguments des avocats »<ref> | Concernant les conclusions concernant la crédibilité, l'analyse {{Tr}}« devrait être axée sur la question de savoir si les motifs répondent aux enjeux actuels de l'affaire, compte tenu de la preuve dans son ensemble et des arguments des avocats »<ref> | ||
{{supra1|Dinardo}}{{atL|1wtt|25}}</ref> | {{supra1|Dinardo}}{{atL|1wtt|25}}</ref> | ||
Cela n'exige cependant pas que « les motifs soient si détaillés qu'ils permettent à une cour d'appel de rejuger l'intégralité de l'affaire en appel. Il n'est pas nécessaire de prouver que le juge du procès était conscient de tous les éléments de preuve et les a examinés, ni de répondre à chacun des éléments de preuve. argumentation du conseil."<ref> | Cela n'exige cependant pas que {{Tr}}« les motifs soient si détaillés qu'ils permettent à une cour d'appel de rejuger l'intégralité de l'affaire en appel. Il n'est pas nécessaire de prouver que le juge du procès était conscient de tous les éléments de preuve et les a examinés, ni de répondre à chacun des éléments de preuve. argumentation du conseil."<ref> | ||
{{supra1|Dinardo}}{{atL|1wtt|30}}<br> | {{supra1|Dinardo}}{{atL|1wtt|30}}<br> | ||
également référencé dans {{supra1|REM}}</ref> | également référencé dans {{supra1|REM}}</ref> | ||
Les affaires de crédibilité exigent que le tribunal explique suffisamment comment les problèmes de crédibilité ont été résolus. Ne pas le faire peut être une erreur réversible.<ref> | Les affaires de crédibilité exigent que le tribunal explique suffisamment comment les problèmes de crédibilité ont été résolus. Ne pas le faire peut être une erreur réversible.<ref> | ||
{{supra1|Dinardo}}{{atL|1wtt|26}}<br> | {{supra1|Dinardo}}{{atL|1wtt|26}}<br> | ||
{{CanLIIRP|Braich| | {{CanLIIRP|Braich|51t7|2002 CSC 27 (CanLII)|[2002] 1 RCS 903}}{{perSCC-H|Binnie J}}{{atL|51t7|23}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Ligne 168 : | Ligne 168 : | ||
== Verdicts incohérents == | == Verdicts incohérents == | ||
Lorsque le juge ou le jury rend des verdicts « irréconciliables, tels qu'aucun jury raisonnable, correctement instruit, n'aurait pu les rendre sur la base de la preuve », alors le verdict est déraisonnable.<ref> | Lorsque le juge ou le jury rend des verdicts {{Tr}}« irréconciliables, tels qu'aucun jury raisonnable, correctement instruit, n'aurait pu les rendre sur la base de la preuve », alors le verdict est déraisonnable.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Pittiman| | {{CanLIIRP|Pittiman|1mv04|2006 CSC 9 (CanLII)|[2006] 1 RCS 381}}{{perSCC|Charron J}}{{atL|1mv04|10}} | ||
</ref> | </ref> | ||
Ligne 176 : | Ligne 176 : | ||
==Moment des raisons== | ==Moment des raisons== | ||
Les motifs de décision peuvent ne pas être valides lorsque le délai entre la décision et la publication des motifs est tel qu'« une personne raisonnable ne peut être convaincue que les motifs de jugement reflètent réellement le processus de raisonnement qui a mené à la décision. »<ref> | Les motifs de décision peuvent ne pas être valides lorsque le délai entre la décision et la publication des motifs est tel qu'« une personne raisonnable ne peut être convaincue que les motifs de jugement reflètent réellement le processus de raisonnement qui a mené à la décision. »<ref> | ||
{{CanLIIRP|Teskey| | {{CanLIIRP|Teskey|1rq5r|2007 CSC 25 (CanLII)|[2007] 2 RCS 267}}{{perSCC|Charron J}}<br> | ||
{{CanLIIRP|Cunningham|fmjc5|2011 ONCA 543 (CanLII)|274 CCC (3d) 338}}{{perONCA-H|Doherty JA}} - reasons given 2 years after ruling<br> | {{CanLIIRP|Cunningham|fmjc5|2011 ONCA 543 (CanLII)|274 CCC (3d) 338}}{{perONCA-H|Doherty JA}} - reasons given 2 years after ruling<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Tous les motifs publiés « sont présumés refléter le raisonnement qui l'a conduit [le juge du procès] à sa décision. »<ref> | Tous les motifs publiés {{Tr}}« sont présumés refléter le raisonnement qui l'a conduit [le juge du procès] à sa décision. »<ref> | ||
{{supra1|Teskey}}{{atL| | {{supra1|Teskey}}{{atL|1rq5r|19}} | ||
</ref> | </ref> | ||
La présomption est réfutable par des facteurs tels que l'écoulement du temps qui fait qu'« une personne raisonnable pourrait craindre que les motifs écrits soient, en fait, une justification après coup des verdicts plutôt qu'un exposé du raisonnement qui a conduit à la décision. ."<ref> | La présomption est réfutable par des facteurs tels que l'écoulement du temps qui fait qu'« une personne raisonnable pourrait craindre que les motifs écrits soient, en fait, une justification après coup des verdicts plutôt qu'un exposé du raisonnement qui a conduit à la décision. ."<ref> | ||
{{supra1|Teskey}}{{atsL| | {{supra1|Teskey}}{{atsL|1rq5r|21|, 23}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Ligne 191 : | Ligne 191 : | ||
==Norme d'examen== | ==Norme d'examen== | ||
Les raisons doivent être examinées lors d'un test fonctionnel.<ref> | Les raisons doivent être examinées lors d'un test fonctionnel.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Sheppard| | {{CanLIIRP|Sheppard|51t5|2002 CSC 26 (CanLII)|[2002] 1 RCS 869}}{{perSCC-H|Binnie J}}</ref> | ||
"The requirement of reasons is tied to their purpose and the purpose varies with the context"<ref> | "The requirement of reasons is tied to their purpose and the purpose varies with the context"<ref> | ||
{{CanLIIRP|Dinardo|1wtt3|2008 CSC 24 (CanLII)|[2008] 1 RCS 788}}{{perSCC|Charron J}}{{atL|1wtt3|24}}</ref> | {{CanLIIRP|Dinardo|1wtt3|2008 CSC 24 (CanLII)|[2008] 1 RCS 788}}{{perSCC|Charron J}}{{atL|1wtt3|24}}</ref> | ||
La manière fonctionnelle et substantielle consiste à prendre les motifs « dans leur ensemble, dans le contexte de la preuve, des arguments et des questions en litige au procès, avec une appréciation des buts ou des fonctions pour lesquels les motifs sont donnés. Il doit y avoir une logique lien entre le verdict et les motifs <ref> | La manière fonctionnelle et substantielle consiste à prendre les motifs {{Tr}}« dans leur ensemble, dans le contexte de la preuve, des arguments et des questions en litige au procès, avec une appréciation des buts ou des fonctions pour lesquels les motifs sont donnés. Il doit y avoir une logique lien entre le verdict et les motifs <ref> | ||
{{supra1|Sheppard}}<br> | {{supra1|Sheppard}}<br> | ||
{{CanLIIRP|TS|fr6gh|2012 ONCA 289 (CanLII)|284 CCC (3d) 394}}{{perONCA-H|Watt JA}}{{atL|fr6gh|45}}<br> | {{CanLIIRP|TS|fr6gh|2012 ONCA 289 (CanLII)|284 CCC (3d) 394}}{{perONCA-H|Watt JA}}{{atL|fr6gh|45}}<br> | ||
{{CanLIIRP|REM| | {{CanLIIRP|REM|20xm7|2008 CSC 51 (CanLII)|[2008] 3 RCS 3}}{{perSCC-H|CJ McLachlin}}{{atsL|20xm7|16|}}, {{atsL-np| 20xm7|35|}}, {{atsL-np|20xm7|55|}}</ref> | ||
L'objectif du tribunal de révision est « d'isoler les situations dans lesquelles des lacunes dans les motifs du procès justifieront une intervention en appel et soit un acquittement, soit un nouveau procès. »<ref> | L'objectif du tribunal de révision est « d'isoler les situations dans lesquelles des lacunes dans les motifs du procès justifieront une intervention en appel et soit un acquittement, soit un nouveau procès. »<ref> | ||
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Lorsqu'on examine le caractère suffisant, ce n'est pas la décision seule qui doit être prise en compte, mais plutôt « ce que le juge du procès a déclaré dans le contexte du dossier, des questions en litige et des arguments de l'avocat au procès ».<ref> | Lorsqu'on examine le caractère suffisant, ce n'est pas la décision seule qui doit être prise en compte, mais plutôt {{Tr}}« ce que le juge du procès a déclaré dans le contexte du dossier, des questions en litige et des arguments de l'avocat au procès ».<ref> | ||
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Lorsqu'une décision orale et écrite contient des conclusions et des raisons incohérentes par rapport aux conclusions clés, un nouveau procès peut être justifié.<ref> | Lorsqu'une décision orale et écrite contient des conclusions et des raisons incohérentes par rapport aux conclusions clés, un nouveau procès peut être justifié.<ref> | ||
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Les motifs du juge de première instance doivent être examinés selon la « norme du caractère suffisant ».<ref> | Les motifs du juge de première instance doivent être examinés selon la {{Tr}}« norme du caractère suffisant ».<ref> | ||
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Les raisons sont adéquates si, dans leur ensemble, elles atteignent trois objectifs :<ref> | Les raisons sont adéquates si, dans leur ensemble, elles atteignent trois objectifs :<ref> | ||
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Des raisons insuffisantes ne justifient pas à elles seules un appel à moins que cette lacune ne crée un « préjudice à l'exercice de son droit légal de faire appel dans une affaire pénale ».<ref> | Des raisons insuffisantes ne justifient pas à elles seules un appel à moins que cette lacune ne crée un « préjudice à l'exercice de son droit légal de faire appel dans une affaire pénale ».<ref> | ||
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Il existe trois catégories de cas où le préjudice est causé par des raisons déficientes :<ref> | Il existe trois catégories de cas où le préjudice est causé par des raisons déficientes :<ref> |
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Principes généraux
L'examen en appel des motifs de la décision doit être effectué « fonctionnellement » et [TRADUCTION] « contextuellement ».[1] Cela peut inclure de garder la [TRADUCTION] « question fondamentale » de la culpabilité comme [TRADUCTION] « objectif central » de l’analyse.[2]
Le juge du procès doit considérer la preuve [TRADUCTION] « dans son ensemble », sous peine de commettre une erreur de droit.[3]
En pratique, la décision du juge doit exposer les positions contradictoires des parties sur les faits et le droit et expliquer les conclusions du juge sur les faits et le droit.[4]
L'accusé peut faire appel d'un verdict au motif que les motifs de la Cour étaient insuffisants. Le caractère suffisant des motifs ne constitue pas un moyen d'appel [TRADUCTION] « autonome ». Il s'agit plutôt d'un élément d'un motif d'appel relatif au "verdict raisonnable" prévu à l'art. 686(1)(a)(i) ou pour une [TRADUCTION] « erreur judiciaire » en vertu du par. 686(1)(a)(iii).[5]
- Objet des motifs
Le but de la motivation est de « montrer pourquoi le juge est parvenu à sa conclusion ».[6]
Il existe également la présomption légale selon laquelle les juges connaissent la loi et l'appliquent correctement.[7] Le besoin de raisons est mis en balance avec le danger de [TRADUCTION] « ralentir considérablement le système de justice ».[8] Les juges exposent quotidiennement leurs motifs oralement, limitant souvent leurs motifs aux points essentiels. Un tribunal de révision ne peut pas [TRADUCTION] « exiger d’eux qu’ils expliquent en détail le processus qu’ils ont suivi pour parvenir à un verdict ».[9]
Généralement, des raisons sont nécessaires pour répondre à toute preuve confuse ou contradictoire sur une question importante.[10]
- Fardeau
Il incombe à l'appelant de démontrer que le juge n'a pas suffisamment motivé.[11]
- Norme de preuve de l'insuffisance
La norme de contrôle relative à l'insuffisance des motifs est celle du [TRADUCTION] « caractère suffisant ». Les motifs seront adéquats [TRADUCTION] « si, lus dans leur contexte global, ils remplissent le triple objectif d’informer les parties du fondement du verdict, d’assurer la responsabilité publique et de permettre un appel significatif. »[12]
La [TRADUCTION] « question centrale pour déterminer si les motifs du juge du procès sont suffisants est de savoir si les motifs, lus dans leur contexte, démontrent pourquoi le juge a décidé comme il l’a fait. »[13]
Le juge doit seulement démontrer [TRADUCTION] « qu'il a saisi les enjeux ainsi définis par la défense ».[14]
Pour former un moyen d'appel valable, l'appelant doit démontrer que 1) les raisons étaient insuffisantes et 2) que le défaut a créé "un préjudice à l'exercice de son droit légal de faire appel dans une affaire pénale"[15]
- Pas besoin d'être exhaustif
Le juge n'est pas tenu de « répondre à tous les arguments, concilier toutes les faiblesses de la preuve, se référer à toutes les preuves contradictoires et exposer toutes les conclusions tirées pour parvenir à un verdict ».[16]
Il n'est pas nécessaire de faire référence dans le jugement écrit à chaque élément de preuve présenté.[17]
Ce n’est pas parce que le juge n’a pas pris en compte toutes les considérations qu’il a faites qu’il n’a pas pris en compte d’autres raisons ou qu’il n’a pas exercé son pouvoir discrétionnaire judicieusement.[18]
- Copie judiciaire
La copie judiciaire est une pratique [TRADUCTION] « ancienne » et acceptable. Cependant, si la copie [TRADUCTION] « conduisait une personne raisonnable, et compte tenu de toutes les circonstances pertinentes, à conclure que le processus décisionnel était fondamentalement inéquitable » du fait que le juge n'a pas réfléchi aux faits, aux arguments et aux questions en jeu et prendre une décision [TRADUCTION] « impartiale » et [TRADUCTION] « indépendante », alors la décision peut être annulée.[19]
Le défaut d’attribution des sources, en soi, ne réfute pas la présomption d’impartialité et d’intégrité judiciaire.[20] La réfutation exige qu'une personne raisonnable, informée des circonstances, conclue que le juge n'a pas réfléchi à la preuve et aux questions en litige et n'a pas rendu un jugement impartial et indépendant.[21]
- ↑ R c GF, 2021 CSC 20 (CanLII), par Karakatsanis J, au para 76
R c Sheppard, 2002 CSC 26 (CanLII), par Binnie J - ↑ R c Preston, 2022 NSCA 66 (CanLII), par Derrick JA, au para 66
- ↑
R c JMH, 2011 CSC 45 (CanLII), par Cromwell J, au para 31
R c Morin, 1992 CanLII 40 (CSC), [1992] 3 RCS 286 1992 CarswellAlta 276 at 296(citation complète en attente)
- ↑ Cojocaru v British Columbia Women's Hospital and Health Centre, 2013 CSC 30 (CanLII), [2013] 2 RCS 357, par McLachlin CJ
- ↑
see R c Sheppard, 2002 CSC 26 (CanLII), [2002] 1 RCS 869, par Binnie J
R c Wigle, 2009 ONCA 604 (CanLII), 252 OAC 209, par Lang JA
- ↑ Sheppard, supra
- ↑
R c Gerrard, 2022 CSC 13 (CanLII), par Moldaver J, au para 2
GF, supra at para 69 and 74
R c JR, 2014 QCCA 869 (CanLII), 11 CR (7th) 409, par Hesler JA, au para 26
R c Burns, 1994 CanLII 127 (CSC), [1994] 1 RCS 656, par McLachlin J
- ↑ , ibid.
- ↑
R c Boucher, 2005 CSC 72 (CanLII), [2005] 3 RCS 499, par Deschamps J
- ↑
R c DR, 1996 CanLII 207 (CSC), [1996] 2 S.C.R 291, par Major J, au para 55
- ↑
Sheppard, supra, au para 54
JR, supra, au para 26 - ↑
R c Oddleifson, 2010 MBCA 44 (CanLII), 256 CCC (3d) 317, par Chartier JA, au para 30
- ↑ R c Vuradin, 2013 CSC 38 (CanLII), [2013] 2 RCS 639, par Karakatsanis J (5:0)
- ↑
R c Ali, 2015 BCCA 333 (CanLII), 326 CCC (3d) 408, par Stromberg-Stein JA, au para 14
Sheppard, supra, au para 25
- ↑
Sheppard, supra, au para 33 (“not only that there is a deficiency in the reasons, but that this deficiency has occasioned prejudice to the exercise of his or her legal right to an appeal in a criminal case”)
- ↑
Ali, supra, au para 13
R c M. E-H., 2015 BCCA 54 (CanLII), 319 CCC (3d) 352, par MacKenzie JA, au para 68
- ↑
R c Tse, 2013 BCCA 121 (CanLII), par curiam, au para 56
R c Blacklaws, 2012 BCCA 217 (CanLII), 285 CCC (3d) 132, par Newbury JA aff'd at 2013 CSC 8 (CanLII), par McLachlin CJ
Dinardo, supra, au para 30
- ↑
R c Cote, 2016 ABCA 387 (CanLII), par Veldhuis JA, au para 13
R c Anderson, 2013 ABCA 160 (CanLII), 553 AR 72, par curiam, au para 13
R c Beals, 1993 CanLII 5636 (NSCA), , [1993] NSJ No 436, par Hallett JA, aux paras 16 et 29
- ↑ Cojocaru, supra
- ↑ Cojocaru, supra
- ↑ Cojocaru, supra
Éléments nécessaires
Les motifs du jugement seront suffisants lorsque les motifs [TRADUCTION] « lus dans leur contexte montrent pourquoi le juge a décidé comme il l'a fait » sur les chefs d'accusation appropriés.[1]
Le juge est tenu de motiver sa décision concernant le verdict.[2]
Un jugement est suffisant si, « lu dans son contexte, il montre pourquoi le juge a décidé comme il l'a fait ».[3]
L'examen en appel doit adopter une [TRADUCTION] « approche fonctionnelle » lorsqu'il s'agit d'examiner le caractère suffisant des motifs.[4] Une approche fonctionnelle nécessite un examen des preuves et des arguments des avocats.[5]
Dans une affaire qui repose sur la détermination de la crédibilité, les motifs doivent être [TRADUCTION] « examinés à la lumière de la déférence accordée aux juges de première instance quant aux conclusions sur la crédibilité ».[6] Une intervention sur cette base pour les cas de crédibilité devrait être [TRADUCTION] « rare ».[7] En l'absence d'une [TRADUCTION] « erreur manifeste et dominante de la part du juge du procès », la perception du juge doit être respectée.[8]
Les juges n’ont aucune obligation de répondre à tous les arguments avancés par les avocats. [9] Le juge ne doit pas non plus articuler son examen de chaque partie de la preuve.
Le Code criminel oblige spécifiquement les juges à donner des motifs dans certaines circonstances, par exemple lorsqu'ils déterminent l'admissibilité des antécédents sexuels d'un plaignant [10] ; ordonner la production de renseignements personnels préalables (article 278.8(1)); et lors de l'imposition d'une peine [11].
La raison doit être « suffisamment intelligible » pour permettre un examen en appel.[12]
Un verdict doit être fondé exclusivement sur les preuves admissibles entendues au procès. Si un juge du procès a mal interprété la preuve, y compris en recourant à des éléments dont il ne disposait pas, et que ces erreurs [TRADUCTION] « jouent un rôle essentiel dans le raisonnement menant à une déclaration de culpabilité, alors… la déclaration de culpabilité de l'accusé n'est pas fondée exclusivement sur la preuve et n'est pas un [TRADUCTION] « vrai » verdict ». [13]
- Crédibilité
Concernant les conclusions concernant la crédibilité, l'analyse [TRADUCTION] « devrait être axée sur la question de savoir si les motifs répondent aux enjeux actuels de l'affaire, compte tenu de la preuve dans son ensemble et des arguments des avocats »[14] Cela n'exige cependant pas que [TRADUCTION] « les motifs soient si détaillés qu'ils permettent à une cour d'appel de rejuger l'intégralité de l'affaire en appel. Il n'est pas nécessaire de prouver que le juge du procès était conscient de tous les éléments de preuve et les a examinés, ni de répondre à chacun des éléments de preuve. argumentation du conseil."[15] Les affaires de crédibilité exigent que le tribunal explique suffisamment comment les problèmes de crédibilité ont été résolus. Ne pas le faire peut être une erreur réversible.[16]
Les évaluations de crédibilité doivent bénéficier d'un degré élevé de déférence.[17]
- ↑
R c Vuradin, 2013 CSC 38 (CanLII), [2013] 2 RCS 639, par Karakatsanis J, au para 15
- ↑
R c Sheppard, 2002 CSC 26 (CanLII), [2002] 1 RCS 869, par Binnie J, au para 55
Pitts v Ontario, 1985 CanLII 2053 (ONSC), 51 OR (2d) 302, par Reid J, au p. 311
R c Kendall, 2005 CanLII 21349 (ON CA), , [2005] O.J. No. 2457 (CA), par Cronk JA
- ↑
Vuradin, supra, au para 12
R c REM, 2008 CSC 51 (CanLII), [2008] 3 RCS 3, par McLachlin CJ, au para 17
R c AA, [2015] O.J. No. 4016(*pas de liens CanLII) , au para 116
- ↑
Vuradin, supra, au para 10
- ↑ R c Soltan, 2019 ONCA 8 (CanLII), par curiam, au para 3
- ↑
R c Dinardo, 2008 CSC 24 (CanLII), [2008] 1 RCS 788, par Charron J, au para 26
- ↑
, ibid., au para 26
- ↑
R c Gagnon, 2006 CSC 17 (CanLII), [2006] 1 RCS 621, par Bastarache and Abella JJ, au para 20
- ↑ Dinardo, supra, au para 30
- ↑ voir l'art. 276.2(3)
- ↑ voir l'art. 726.2
- ↑ R c JJRD, 2006 CanLII 40088 (ON CA), 215 CCC (3d) 252, par Doherty JA, au para 35
- ↑
R c Morrissey, 1995 CanLII 3498 (ON CA), 97 CCC (3d) 193, par Doherty JA, au p. 541
R c Lohrer, 2004 CSC 80 (CanLII), [2004] 3 RCS 732, par Binnie J, aux paras 2 à 3
- ↑ Dinardo, supra, au para 25
- ↑
Dinardo, supra, au para 30
également référencé dans REM, supra - ↑
Dinardo, supra, au para 26
R c Braich, 2002 CSC 27 (CanLII), [2002] 1 RCS 903, par Binnie J, au para 23
- ↑
R c AA, 2015 ONCA 558 (CanLII), [2015] O.J. No. 4016, par Watt JA, au para 116
Verdicts incohérents
Lorsque le juge ou le jury rend des verdicts [TRADUCTION] « irréconciliables, tels qu'aucun jury raisonnable, correctement instruit, n'aurait pu les rendre sur la base de la preuve », alors le verdict est déraisonnable.[1]
- ↑ R c Pittiman, 2006 CSC 9 (CanLII), [2006] 1 RCS 381, par Charron J, au para 10
Moment des raisons
Les motifs de décision peuvent ne pas être valides lorsque le délai entre la décision et la publication des motifs est tel qu'« une personne raisonnable ne peut être convaincue que les motifs de jugement reflètent réellement le processus de raisonnement qui a mené à la décision. »[1]
Tous les motifs publiés [TRADUCTION] « sont présumés refléter le raisonnement qui l'a conduit [le juge du procès] à sa décision. »[2] La présomption est réfutable par des facteurs tels que l'écoulement du temps qui fait qu'« une personne raisonnable pourrait craindre que les motifs écrits soient, en fait, une justification après coup des verdicts plutôt qu'un exposé du raisonnement qui a conduit à la décision. ."[3]
- ↑
R c Teskey, 2007 CSC 25 (CanLII), [2007] 2 RCS 267, par Charron J
R c Cunningham, 2011 ONCA 543 (CanLII), 274 CCC (3d) 338, par Doherty JA - reasons given 2 years after ruling
- ↑ Teskey, supra, au para 19
- ↑
Teskey, supra, aux paras 21, 23
Norme d'examen
Les raisons doivent être examinées lors d'un test fonctionnel.[1] "The requirement of reasons is tied to their purpose and the purpose varies with the context"[2] La manière fonctionnelle et substantielle consiste à prendre les motifs [TRADUCTION] « dans leur ensemble, dans le contexte de la preuve, des arguments et des questions en litige au procès, avec une appréciation des buts ou des fonctions pour lesquels les motifs sont donnés. Il doit y avoir une logique lien entre le verdict et les motifs [3]
L'objectif du tribunal de révision est « d'isoler les situations dans lesquelles des lacunes dans les motifs du procès justifieront une intervention en appel et soit un acquittement, soit un nouveau procès. »[4]
Lorsqu'on examine le caractère suffisant, ce n'est pas la décision seule qui doit être prise en compte, mais plutôt [TRADUCTION] « ce que le juge du procès a déclaré dans le contexte du dossier, des questions en litige et des arguments de l'avocat au procès ».[5]
Lorsqu'une décision orale et écrite contient des conclusions et des raisons incohérentes par rapport aux conclusions clés, un nouveau procès peut être justifié.[6]
Les motifs du juge de première instance doivent être examinés selon la [TRADUCTION] « norme du caractère suffisant ».[7] Les raisons sont adéquates si, dans leur ensemble, elles atteignent trois objectifs :[8]
- informer les parties du fondement du verdict,
- assurer la responsabilité publique et
- permettant une forme d'appel.
Le fait de ne pas évaluer le témoignage d'un plaignant à la lumière de preuves indépendantes contradictoires est une erreur réversible.[9]
Des raisons insuffisantes ne justifient pas à elles seules un appel à moins que cette lacune ne crée un « préjudice à l'exercice de son droit légal de faire appel dans une affaire pénale ».[10]
Il existe trois catégories de cas où le préjudice est causé par des raisons déficientes :[11]
- Allégations de verdicts déraisonnables ;
- Allégations d'erreurs de droit ; et
- Cas d'erreur judiciaire.
Des motifs insuffisants constituent une erreur de droit lorsqu’ils empêchent tout examen valable en appel. [12]
- Déférence envers le juge de première instance
Lors de la révision d'une décision, il faut « être sensible au rôle et à l'avantage du juge du procès dans la formulation de conclusions de fait et de crédibilité ».[13]
- ↑ R c Sheppard, 2002 CSC 26 (CanLII), [2002] 1 RCS 869, par Binnie J
- ↑ R c Dinardo, 2008 CSC 24 (CanLII), [2008] 1 RCS 788, par Charron J, au para 24
- ↑
Sheppard, supra
R c TS, 2012 ONCA 289 (CanLII), 284 CCC (3d) 394, par Watt JA, au para 45
R c REM, 2008 CSC 51 (CanLII), [2008] 3 RCS 3, par CJ McLachlin, aux paras 16, 20xm7#par35 35, 55 - ↑ Sheppard, supra, au para 21
- ↑ REM, supra, au para 37
- ↑ R c Ball, 2012 ABCA 184 (CanLII), 557 WAC 102, par curiam
- ↑ R c Flores, 2013 MBCA 4 (CanLII), 288 Man R (2d) 173, par Monnin JA
- ↑
, ibid.
REM, supra
Voir aussi R c Oddleifson (J.N.), 2010 MBCA 44 (CanLII), 256 CCC (3d) 317, par Chartier JA
- ↑ R c Hanson (K.J.), 2010 ABQB 128 (CanLII), 491 AR 257, par Hughes J
- ↑ R c Sheppard, 2002 CSC 26 (CanLII), [2002] 1 RCS 869, par Binnie J, au para 33 ( [TRADUCTION] « A more contextual approach is required. The appellant must show not only that there is a deficiency in the reasons, but that this deficiency has occasioned prejudice to the exercise of his or her legal right to an appeal in a criminal case.» )
- ↑ Sheppard, supra
- ↑ Sheppard, supra
- ↑
R c Stewart, 2022 BCCA 367 (CanLII), par DeWitt-Van Oosten J, au para 45
R c GF, 2021 CSC 20 (CanLII), 404 CCC (3d) 1, par Karakatsanis J, au para 5
R c Tessier, 2022 CSC 35 (CanLII), 473 DLR (4th) 317, par Kasirer J, au para 45