« Functus Officio » : différence entre les versions
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{{LevelOne}}{{HeaderTrials}} | {{LevelOne}}{{HeaderTrials}} | ||
==Principes généraux== | ==Principes généraux== | ||
La doctrine du « functus officio » (du latin « avoir exercé ses fonctions ») détermine le moment où le juge n'a plus d'autorité ou de compétence sur une procédure qu'il a précédemment traitée parce que ses fonctions sont pleinement accomplies.<ref> | La doctrine du {{Tr}}« functus officio » (du latin {{Tr}}« avoir exercé ses fonctions ») détermine le moment où le juge n'a plus d'autorité ou de compétence sur une procédure qu'il a précédemment traitée parce que ses fonctions sont pleinement accomplies.<ref> | ||
{{CanLIIRx|E(J)|fxd70|2013 ONCJ 247 (CanLII)}}{{perONCJ|Nakatsuru J}}{{atL|fxd70|17}}<br> | {{CanLIIRx|E(J)|fxd70|2013 ONCJ 247 (CanLII)}}{{perONCJ|Nakatsuru J}}{{atL|fxd70|17}}<br> | ||
{{CanLIIRPC|Chandler c Association des architectes de l'Alberta|1ft28|1989 CanLII 41 (CSC)|[1989] 2 RCS 848}}{{perSCC-H|Sopinka J}}{{atL|1ft28|19}}</ref > | {{CanLIIRPC|Chandler c Association des architectes de l'Alberta|1ft28|1989 CanLII 41 (CSC)|[1989] 2 RCS 848}}{{perSCC-H|Sopinka J}}{{atL|1ft28|19}}</ref > | ||
Un juge a compétence sur une accusation en suspens jusqu'au point où l'accusation a été résolue par voie de suspension, de retrait, de rejet, d'acquittement ou de détermination de la peine. La doctrine du « functus officio » fait reférence au principe selon lequel un tribunal n'a plus compétence pour modifier une décision une fois qu'une accusation a atteint sa conclusion finale. | Un juge a compétence sur une accusation en suspens jusqu'au point où l'accusation a été résolue par voie de suspension, de retrait, de rejet, d'acquittement ou de détermination de la peine. La doctrine du {{Tr}}« functus officio » fait reférence au principe selon lequel un tribunal n'a plus compétence pour modifier une décision une fois qu'une accusation a atteint sa conclusion finale. | ||
En cas d'inscription d'une condamnation, le rôle judiciaire du juge prend fin une fois la peine prononcée. Après cela, toute modification ou toute émission d'arrêtés constitue un « acte[s] ministériel ou administratif ».<ref> | En cas d'inscription d'une condamnation, le rôle judiciaire du juge prend fin une fois la peine prononcée. Après cela, toute modification ou toute émission d'arrêtés constitue un {{Tr}}« acte[s] ministériel ou administratif ».<ref> | ||
{{CanLIIRP|Melvin|1mp1t|2005 NSSC 368 (CanLII)|772 APR 38}}{{perNSSC|Murphy J}}{{atL|1mp1t|13}}<br> | {{CanLIIRP|Melvin|1mp1t|2005 NSSC 368 (CanLII)|772 APR 38}}{{perNSSC|Murphy J}}{{atL|1mp1t|13}}<br> | ||
{{CanLIIR-N|Fuller|, [1969] 3 CCC 349}} | {{CanLIIR-N|Fuller|, [1969] 3 CCC 349}} | ||
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Le but de la doctrine est de garantir le caractère définitif des jugements des tribunaux afin de permettre un éventuel examen par un tribunal d'appel.<ref> | Le but de la doctrine est de garantir le caractère définitif des jugements des tribunaux afin de permettre un éventuel examen par un tribunal d'appel.<ref> | ||
{{CanLIIRPC|Doucet-Boudreau c Nouvelle-Écosse (Ministre de l'Éducation)| | {{CanLIIRPC|Doucet-Boudreau c Nouvelle-Écosse (Ministre de l'Éducation)|4nx5|2003 CSC 62 (CanLII)|[2003] 3 RCS 3}}{{perSCC|Iacobucci et Arbour JJ}}{{atL|4nx5|79 }}<br> | ||
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; Histoire | ; Histoire | ||
La doctrine trouve son origine dans la jurisprudence anglaise du XIXe siècle.<Ref> | La doctrine trouve son origine dans la jurisprudence anglaise du XIXe siècle.<Ref> | ||
{{Supra1|Doucet-Boudreau}}{{AtL| | {{Supra1|Doucet-Boudreau}}{{AtL|4nx5|113}}<Br> | ||
{{UKCase|In re St. Nazaire Co.|(1879), 12 Ch. D.88}} | {{UKCase|In re St. Nazaire Co.|(1879), 12 Ch. D.88}} | ||
</ref> | </ref> | ||
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{{reflist|2}} | {{reflist|2}} | ||
===Moment de la conclusion=== | ===Moment de la conclusion=== | ||
On dit qu’un tribunal est fonctionnel si et seulement si « les devoirs et fonctions de la commission initiale [du tribunal] ont été pleinement accomplis »<ref> | On dit qu’un tribunal est fonctionnel si et seulement si {{Tr}}« les devoirs et fonctions de la commission initiale [du tribunal] ont été pleinement accomplis »<ref> | ||
{{CanLIIRPC|Jacobs Catalytic Ltd. c. Fraternité internationale des ouvriers en électricité, section locale #353|26ct9|2009 ONCA 749 (CanLII)|312 DLR (4th) 250}}{{perONCA|Epstein JA}}{{atL|26ct9| 60}}</ref> | {{CanLIIRPC|Jacobs Catalytic Ltd. c. Fraternité internationale des ouvriers en électricité, section locale #353|26ct9|2009 ONCA 749 (CanLII)|312 DLR (4th) 250}}{{perONCA|Epstein JA}}{{atL|26ct9| 60}}</ref> | ||
Un juge de première instance siégeant sans jury n'est « functus officio » qu'après avoir imposé sa peine.<ref> | Un juge de première instance siégeant sans jury n'est {{Tr}}« functus officio » qu'après avoir imposé sa peine.<ref> | ||
{{CanLIIRP|MacDonald|1mrt1|1991 CanLII 2424 (NSCA)| NSR (2d) 374}}{{ | {{CanLIIRP|MacDonald|1mrt1|1991 CanLII 2424 (NSCA)| NSR (2d) 374}}{{perNSCA|Clarke CJ}} | ||
</ref> | </ref> | ||
Dans une affaire impliquant un juge seul, le juge devient functus lorsqu'il « approuve l'acte d'accusation ».<ref> | Dans une affaire impliquant un juge seul, le juge devient functus lorsqu'il {{Tr}}« approuve l'acte d'accusation ».<ref> | ||
{{CanLIIRP|Malicia|1pd42|2006 CanLII 31804 (ON CA)|211 CCC (3d) 449}}{{perONCA| JA MacPherson}}{{atL|1pd42|16}}<br> | {{CanLIIRP|Malicia|1pd42|2006 CanLII 31804 (ON CA)|211 CCC (3d) 449}}{{perONCA| JA MacPherson}}{{atL|1pd42|16}}<br> | ||
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Un juge n'est pas « functus » du seul fait qu'il a rendu une décision de condamnation. Dans certaines circonstances, le juge peut entendre des preuves supplémentaires sur une question soulevée lors du procès après avoir été déclaré coupable et a la possibilité de rouvrir le dossier.<ref> | Un juge n'est pas {{Tr}}« functus » du seul fait qu'il a rendu une décision de condamnation. Dans certaines circonstances, le juge peut entendre des preuves supplémentaires sur une question soulevée lors du procès après avoir été déclaré coupable et a la possibilité de rouvrir le dossier.<ref> | ||
par exemple. {{CanLIIRP|Boyne|fvgx3|2012 SKCA 124 (CanLII)| 293 CCC (3d) 304}}{{perSKCA| JA Ottenbreit}} - le juge a entendu les arguments relatifs à la divulgation après la déclaration de culpabilité au procès</ref> | par exemple. {{CanLIIRP|Boyne|fvgx3|2012 SKCA 124 (CanLII)| 293 CCC (3d) 304}}{{perSKCA| JA Ottenbreit}} - le juge a entendu les arguments relatifs à la divulgation après la déclaration de culpabilité au procès</ref> | ||
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Un tribunal ne sera pas « functus » tant qu'il n'aura pas inscrit un jugement officiel au rôle.<ref> | Un tribunal ne sera pas {{Tr}}« functus » tant qu'il n'aura pas inscrit un jugement officiel au rôle.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Villeda|2f2f5|2010 ABCA 410 (CanLII)| 502 AR 78}}{{TheCourtABCA}} | {{CanLIIRP|Villeda|2f2f5|2010 ABCA 410 (CanLII)| 502 AR 78}}{{TheCourtABCA}} | ||
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{{CanLIIP|Smithen-Davis|jbvd0|2020 ONCA 759 (CanLII)}}{{perONCA-H|Watt JA}}{{AtL|jbvd0|40}}<br> | {{CanLIIP|Smithen-Davis|jbvd0|2020 ONCA 759 (CanLII)}}{{perONCA-H|Watt JA}}{{AtL|jbvd0|40}}<br> | ||
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Les éléments essentiels pour qu'une cour d'appel soit « functus » sont :<Ref> | Les éléments essentiels pour qu'une cour d'appel soit {{Tr}}« functus » sont :<Ref> | ||
{{ibid1|Smithen-Davis}}{{AtL|jbvd0|37}}<br> | {{ibid1|Smithen-Davis}}{{AtL|jbvd0|37}}<br> | ||
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Pour éviter que l'appel ne soit rouvert, le défendeur doit établir qu'il n'y a « aucune perspective raisonnable de succès ».<REf> | Pour éviter que l'appel ne soit rouvert, le défendeur doit établir qu'il n'y a « aucune perspective raisonnable de succès ».<REf> | ||
{{supra1|Smithen-Davis}}{{AtL|jbvd0|68}} ( | {{supra1|Smithen-Davis}}{{AtL|jbvd0|68}} ( {{Tr}}« Pour réussir à annuler la demande de réouverture de l'appel de l'intimé, la Couronne doit être en mesure d'établir au dossier, tel qu'il existe actuellement, que la demande de réouverture n'a aucune chance raisonnable de succès.» ) | ||
</ref> | </ref> | ||
Ligne 109 : | Ligne 109 : | ||
Une erreur dans la notation du verdict du jury par un juge peut être corrigée si elle est repérée peu de temps après le prononcé du verdict.<ref> | Une erreur dans la notation du verdict du jury par un juge peut être corrigée si elle est repérée peu de temps après le prononcé du verdict.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Burke| | {{CanLIIRP|Burke|51r5|2002 CSC 55 (CanLII)|[2002] 2 RCS 857}}{{perSCC-H|Major J}} | ||
</ref> | </ref> | ||
Toutefois, lorsque la correction d'erreur constitue « en réalité » un « réexamen du verdict (ou de la sentence} », alors elle est interdite.<ref> | Toutefois, lorsque la correction d'erreur constitue {{Tr}}« en réalité » un {{Tr}}« réexamen du verdict (ou de la sentence} », alors elle est interdite.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Krouglov|h0nqm|2017 ONCA 197 (CanLII)|346 CCC (3d) 148}}{{perONCA| Epstein JA}}{{atL|h0nqm|40}}<br> | {{CanLIIRP|Krouglov|h0nqm|2017 ONCA 197 (CanLII)|346 CCC (3d) 148}}{{perONCA| Epstein JA}}{{atL|h0nqm|40}}<br> | ||
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